L’histoire de Kerouzéré
Famille Kerouzéré
Jehan II est le fils d’Eon de Kerouzéré, homme influent du duché de Bretagne et soutien de la première heure des Montfort pendant les guerres de succession de Bretagne. Jehan suivra les traces de son père et obtiendra du duc de Bretagne l’autorisation d’ériger le château de Kerouzéré au cours du XVème siècle, et ce malgré l’opposition du puissant seigneur local de Kermavan.
Après Jehan II de Kerouzéré, la famille continuera à accroître sa fortune et étendre son pouvoir à la faveur de postes importants au sein du duché de Bretagne et de mariages fructueux.
Architecture
A l’origine, le Château de Kerouzéré était composé de 4 grosses tours d’angles, entouré de douves sur 3 façades et abritait une cour privée protégée par un mur d’enceinte fortifié sur la façade Sud.
Les principales modifications architecturales qu’a connues le château depuis l’origine sont :
Au XVIIè (suite au siège) :
– Le remplacement de la Tour Sud-Ouest par un contrefort
– La réfection intégrale de la toiture
Au XIXè (suite à la reprise du Château par M. du Rusquec) :
– Le comblement des douves
– La construction d’une toiture en ardoise sur la tour Nord-Ouest
Outre une silhouette à la fois massive et harmonieuse, la visite du Château de Kerouzéré vous permet d’admirer plusieurs prouesses architecturales du XVè intactes 600 ans plus tard et notamment :
L’escalier à vis
La charpente
Le siège de Kerouzéré
Si le Château de Kerouzéré a pu conserver son caractère médiéval d’origine à travers les siècles, c’est notamment parce qu’il n’a été attaqué qu’une fois depuis sa construction.
Lors des guerres de religion, le château de Kerouzéré est assiégé par les troupes de la Ligue Catholique et le seigneur de Kerouzéré (Pierre de Boiséon) finit par capituler en 1591 suite à l’arrivée d’un canon qui endommage le château.
En 1594, Henri IV est couronné à Chartres. Il fait libérer Pierre de Boiséon qu’il indemnise pour restaurer les parties endommagées du Château de Kerouzéré. Il lui décerne à cette occasion le collier de l’ordre de Saint-Michel dont une représentation reste visible dans la salle noble du château.
Pierre de Boiséon profite de la somme reçue pour ériger le contrefort qui remplace désormais la tour Sud-Est et reconstruire la charpente endommagée par le siège.
Propriétaires actuels
La dernière vente du château de Kerouzéré remonte à 1821, année au cours de laquelle Jean-Baptiste du Beaudiez rachète le château au général Hippolyte de Piré.
Le château est alors transmis par héritages et mariages successivement à la famille du Rusquec puis Kerdrel. En 1912, Agnès de Kerdrel (héritière de Kerouzéré) épouse Joseph de Calan. Ils ont un fils, Olivier, en 1914. Agnès meurt en couche tandis que Joseph meurt en 1916, au combat lors de la 1ère guerre mondiale.
Olivier de Calan est ainsi orphelin et propriétaire du Château de Kerouzéré dès l’âge de 2 ans. Il est recueilli par sa grand-mère paternelle qui l’élève entre Paris et le Finistère Sud.
Le Château de Kerouzéré est ainsi abandonné et laissé dans un mauvais état intérieur jusqu’en 1943, année au cours de laquelle Olivier, et sa jeune femme Aliette, viennent s’installer à Kerouzéré.
Ils ont 7 enfants et entreprennent des travaux d’aménagement avec les normes de confort minimales de l’époque (installation de l’eau, de l’électricité, et du chauffage au gaz dans certaines pièces de l’aile Ouest). Ils ouvrent le Château à la visite et enjoignent plusieurs autres propriétaires bretons à en faire de même avec leurs demeures privées.
Leur fils ainé, Bruno de Calan hérite du Château en 1987 avec sa femme Christine Clappier. Ils restaurent l’intégralité de la toiture du château (en 5 phases) puis des huisseries. Bruno de Calan décède en 2012 à l’âge de 67 ans et sa femme Christine en 2024 à 71 ans.
Ils ont eu 3 enfants. Afin de pouvoir conserver le Château dans la famille, les deux ainés (Olivier et Sophie) le donnent gracieusement au benjamin de la famille, Guénolé.
En 2024, Guénolé quitte son emploi à Paris et s’installe à Kerouzéré avec sa femme Jennifer Seixas afin de se consacrer pleinement à la conservation du Château, via le développement d’activités au sein de celui-ci (visites, animations, mariages, anniversaires, séminaires,…).